« En art, on comprend physiquement ce qui arrive, sans passer par les mots ». Ces paroles d’Olafur Eliasson, architecte-artiste danois, professeur à l'Université des beaux-arts de Berlin et directeur de l’Institut für Raumexperimente (Institut d’expérimentations spatiales) poussent à une réflexion plus large sur la place de l’architecte, entrepreneur culturel autant qu’artiste, et de l’intégration de ses réalisations dans le paysage moderne. En permettant à la nature et aux sensations de reprendre place dans notre horizon urbain à travers des jeux de lumières et de matières, Olafur Eliasson repose en effet la question du rôle de l’architecture dans nos sociétés. Eau, miroir, prismes lumineux, composent ces bâtiments et objets, qui, en s’adressant à notre imaginaire parviennent à faire sens aussi bien pour les passants de Reykjavik que ceux de Shibukawa, d’Essen ou de Paris... Ainsi, le hall de la Tate Modern à Londres, métamorphosé en une reconstitution quasi impressionniste d’un coucher de soleil, est l’exemple même d’un projet architectural enthousiasmant : faisant écho à la fonction du lieu, lui redonnant une personnalité et lui permettant de se positionner comme un lieu de vie en devenant à la fois une œuvre, un terrain de jeu et un lieu de rêverie.
Désormais, l’architecture prend en compte la qualité environnementale et les spécificités naturelles propres au lieu de réalisation, autant que le patrimoine culturel et urbain le caractérisant. A l’instar de la bibliothèque d’Alexandrie*, à moitié enfouie pour permettre l’élaboration d’un mécanisme de climatisation optimisé, ou de l’Opéra d’Oslo*, entre terre et mer, dont le toit accessible aux passants lie de façon spectaculaire la nature à la ville et dont l’intérieur tout en courbes et bois à l’acoustique révolutionnaire sublime les représentations, les bâtiments s’enracinent de plus en plus profondément le territoire sur lequel ils sont érigés. Ces réalisations, bien ancrées dans la réalité, ne sont pas sans effets, que ce soit sur le rayonnement des villes, la cohésion sociale, l’attractivité économique et culturelle, mais aussi sur la capacité des territoires à reprendre leur place dans l’imaginaire local. Ainsi, Olafur Eliasson, autant artiste qu’architecte, se présente-t-il comme « un entrepreneur culturel qui tisse des liens », une «machine à produire de la réalité».
De quoi donner envie de prendre le temps d’imaginer et de ré-imaginer nos lieux de vie du quotidien et les espaces de demain…
* Ces bâtiments ont été réalisés par le cabinet Snohetta, dirigé par Kjetil Traedal Thorsen et Craig Dykers
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Photo : The weather project, Olafur Eliasson, Tate Modern, London - Crédits image : Istvan
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