De Mario d’Angelo (professeur à l’ESC Dijon Bourgogne) et Paul Vespérini (consultant à Idée Europe)
Quelle est la place des réseaux et les plateformes dans le champ de la culture et des industries créatives (CCI) à la fois dans la politique culturelle européenne et dans la politique de coopération européenne ?
Ce développement intervient alors même que l’Union européenne lance son nouveau programme Europe créative dans lequel elle donne vraiment une place importante aux réseaux établis avec une forme juridique en tant que représentants d’activités, de différentes professions (comprenant les créateurs, les artistes, les décideurs, les experts, etc.) ou de différentes problématiques. La question de la culture et du pouvoir nécessite un examen des différents aspects de ces réseaux « établis »[1] dans le champ culturel en Europe.
Les théories de l’action et des politiques publiques ont analysé les réseaux comme étant des formes appropriées à la complexité croissante des sociétés post-modernes. Plusieurs caractéristiques ont été mises en avant notamment :
La croissance importante de ces réseaux depuis l’époque pionnière dans les années 1970[3] n’est pas surprenante. Ils constituent une forme pertinente à la fois dans les méthodes de travail, visibles dans l’ensemble du secteur de la culture, et dans la représentation des intérêts communs d’activités ou de problématiques spécifiques. Aujourd’hui, l’interaction entre les institutions européennes et les réseaux et plateformes est devenue une pierre angulaire aussi bien pour la coopération et les échanges dans le champ culturel que pour l’élaboration de la politique culturelle au niveau européen.
Un réseau peut réunir des organisations opérant dans une activité bien identifiée comme par exemple l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER) ou bien représenter des activités avec des problématiques très spécifiques (par exemple des centres artistiques et multidisciplinaires installés dans des bâtiments abandonnés comme le fait Trans Europe Halles). Certains réseaux comme ceux de villes avec des missions plus larges s’investissent également dans la culture : c’est le cas de Eurocities qui a plusieurs commissions permanentes traitant des questions culturelles, ou encore de l’ENTP, la Plateforme des villes nouvelles en Europe qui est engagée dans des projets traitant de développement en lien avec la culture.
Malgré ces différences, les réseaux ont au moins trois points communs : des missions de promotion/défense des intérêts des organisations qu’ils représentent, des besoins de financements et des défis de gouvernance.
Pour conclure, on pourrait dire que les réseaux et les plateformes ont à réaliser leurs missions principales à travers deux facteurs clés de succès :
Pour contacter les auteurs :
Références
Deru, J-P. (2011), Development of Cultural Networks in Europe: Challenges and Trends, disponible sur : http://www.culturecongress.eu/ngo/ngo_bestpractice_deru
D’Angelo, M. (2013), Gouvernance et politiques culturelles en Europe, Paris, collection Innovations et Développement n°11, éditions Idée Europe. Voir : http://idee-europe.eu/publications/
ERICarts Institute (2008), Mobility Matters: Programmes and Schemes to Support the Mobility of Artists and Cultural Professionals in Europe, Study for the European Commission.
Tims, C., Shelagh, W. (2013), The Invisible Hand. Art in the transition to another economy, disponible sur : http://ietm.org/sites/default/files/invisible_hand_0.pdf
Young, L., Everitt, J. (2004), Advocacy Groups, Vancouver (BC), University of British Columbia Press.
Liens
Culture Action Europe : http://www.cultureactioneurope.org/
EMO (Office européen de la musique) : EMO: http://www.emo.org/onair_news.php
Europe créative : http://ec.europa.eu/culture/creative-europe/index_fr.htm
ENTP (European Newtowns and Pilot Cities Platform) : http://www.pilotcities.eu/
Eurocities : http://www.eurocities.eu/
ICOMOS (Conseil international des monuments et sites) : http://www.icomos.org/fr/
IETM (Réseau international pour les arts du spectacle) : http://ietm.org/fr
Open Society Foundations: http://www3.ebu.ch
Trans Europe Halles (TEH) ; http://www.teh.net/
Union européenne de radiodiffusion (UER) : http://www.ebu.ch/fr/
[1] Ils sont structurés et établis avec une forme juridique.
[2] Les possibilités actuelles des TIC (technologies de l’information et de la communication) sont un facteur favorable dans le travail en réseau pour les individus, les groupes ou les organisations, en particulier en diminuant les contraintes de distance et en permettant des modes de communication en temps réel, et ce faisant en diminuant les coûts.
[3] L’Unesco a initié les premières entités transnationales et non-gouvernementales (comme ICOMOS en 1964) fondées sur des problématiques sectorielles (en l’occurrence la protection des monuments et sites historiques) et composées de professionnels pour traiter de ces problématiques au niveau mondial. C’est cette vision d’entités professionnelles transnationales qui a été reprise au niveau européen pour les questions culturelles, d’abord par le Conseil de l’Europe puis par la Communauté européenne.
[4] Souvent regroupé sous la notion anglo-saxonne « advocacy », littéralement « plaidoyer ».
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